Break-up sex
C'est un état étrange. Entre colère et deuil. Comme si ces 3 jours passés ensemble ne nous avaient pas rapprochés, mais n'avaient fait qu'entériner l'inéluctable.
J'étais descendue dans le sud pleine d'espoir, confiante en l'avenir, sûre de mes sentiments et de ma capacité à reconquérir Jean De. Evidemment, nous n'avons pas pu nous empêcher de nous rapprocher. Nous avons même passé nos journées dans les bras l'un de l'autre, dans le désir et la tendresse, et le besoin pressant de toucher l'autre, pour que le contact ne soit pas rompu. Une multitude de geste, d'attentions, de signes ont laissé transparaître nos sentiments. Et en même temps, une multitude d'autres étaient déjà en train de nous séparer. Comme de minuscules déchirures. Imperceptibles. Mais qui ajoutées les unes aux autres nous séparent aujourd'hui pour de bon.
Ses retrouvailles devait nous permettre de renouer le contact. Sur l'instant, je ne m'en suis pas rendue compte (et pourtant, j'aurais du le reconnaître): c'était du break-up sex.
Avec le recul, la distance, le silence qui se creuse, cette vérité s'affirme, évidente. C'est bel et bien fini. Trop compliqué. Trop d'incompatibilités. Trop d'accrocs pour des broutilles. Parfaitement invivable sur le long terme.
Je monte donc seule à Gotham, sans perspective d'amour. Sans lui.
Après l'agitation et les larmes des derniers jours, je me sens soudain très calme. Résignée et triste, je l'avoue. Avec le goût amer de l'échec dans la bouche. Ce ne sera pas lui. Je l'ai voulu, mais ce ne sera pas lui. Profonde déception.
Mais comme le disais S., il y a peut-être un autre plan derrière.