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Comme une héroïne 2
13 juin 2010

Venise n'est pas la ville de l'amour

Dans le TGV qui me ramène à Métropolis, je tâche de contenir mes larmes. Je pleure depuis ce matin. Non pas parce que le weekend s’est mal passé, non pas parce que je suis malheureuse. C’est même tout le contraire.

J’ai passé un weekend fabuleux à Avalon. Dès que je suis descendue du TGV, je me suis sentie bien, les poumons larges, le cœur léger. Il pleuvait lorsque j’ai quitté Métropolis, et fait exceptionnel, ici, il faisait un beau soir clair et bleu. La nuit tombait sur la ville. Premiers pas dans les rues. J’ai retrouvé mon chemin instinctivement, alors que je n’étais venue qu’une fois il y a 4 ans de cela.

Lorsque je suis arrivée à l’hôtel, Jean De m’attendait en trépignant, parce qu’il n’arrivait pas à me joindre. Il était bougon, moi d’humeur légère. Il a pris de travers tous mes petits jeux… puis il a fini par se détendre et par jouer avec moi.

Il m’a reproché de ne pas prendre suffisamment l’initiative sur le plan sexuel, alors que je la prenais tout le temps avec mes derniers ex. Il a réussi à me crisper et à me mettre mal à l’aise. Et puis finalement, tout s’est arrangé parce que ni l’un ni l’autre n’avait envie que le weekend soit gâché.

Je pensais que je le verrai peu, à cause de son boulot. J’avais prévu de me débrouiller toute seule, d’aller écouter des concerts avec Scapin et son ami Marcel. Mais Jean De m’a dégagé un maximum de temps, que nous avons employé à faire l’amour et à dormir l’un contre l’autre. J’ai même eu droit à un milliard de compliments !

Le samedi soir, nous sommes allés écouter un concert décevant avec Scapin et Marcel, avant de dîner avec eux. Marcel habite un duplex charmant dans une maison de briques. Tout est aménagé de manière très fonctionnelle, et décoré avec goût et sobriété. Les murs sont recouverts de livres : littérature, biographies de compositeurs, ouvrages de musicologie. Dans un coin du salon, un petit piano à queue. Et dehors, une petite terrasse coincée entre des murs de briques, avec une petite table de jardin sur laquelle trône un pot de basilic : cette jolie image reste gravée dans ma mémoire.
Marcel a mis les petits plats dans les grands pour nous recevoir. Ses efforts étaient assez maladroits, mais j’ai trouvé ça absolument adorable. Nous avons bu des vins délicieux et mangé des petits plats maison en bavardant. Je me sentais très à l’aise, au milieu de ces 3 musiciens plus âgés que moi. Contrairement à Jean De, qui est longtemps resté silencieux et boudeur, comme exclu de la conversation.
La soirée s’est terminée sur la terrasse, avec du calvados et des petits Cohiba que Jean De avait pris soin d’acheter. J’étais à moitié pompette, je me sentais incroyablement bien, Scapin me faisait mourir de rire, comme d’habitude. J’avais l’impression d’être une femme presque parfaite : fraîche, curieuse, cultivée, drôle, qui aime le bon vin, les cigares et faire des massages.
J’ai passé ce soir là l’une des meilleures soirée de ma vie.

En rentrant à l’hôtel, Jean De a commencé à me houspiller par rapport à Marcel. Il a eu l’impression que je lui plaisais beaucoup et qu’il me plaisait aussi. J’ai immédiatement démenti. Marcel est très gentil et nous avons en commun une formation littéraire, mais il est petit, maigrichon, efféminé, trop timide et ne possède pas une once de charisme. Cela n’a pas empêché Jean De de complexer : « Il est tellement plus cultivé que moi, qu’est-ce que j’ai de plus que lui, hein ? Je me suis senti complètement con et inculte ce soir, à côté de lui. Et puis je suis dur et exigent, tu serais tellement mieux avec un mec comme lui, il te malmènerait moins. » Je l’ai rassuré. Nous avons fait l’amour. J’aurais aimé faire un truc complètement fou, j’aurais voulu tomber enceinte cette nuit-là, parce qu’elle était tout simplement parfaite et que le symbolisme était très fort. J’aurais aussi voulu lui dire « je t’aime », mais j’ai simplement réussi à m’exclamer « ce que je peux aimer ce corps ! » en le caressant, avant que l’épuisement ne m’emporte.

Ce matin, après l’amour, je me suis mise à pleurer. Parce que j’aime Avalon. Parce que j’ai passé énormément de temps avec Jean De. Parce que la soirée de la veille était formidable, et de telles circonstances ne se reproduiront probablement jamais. Parce que j’allais repartir à Métropolis dans la soirée. Jean De n’a pas trop su comment réagir. Il m’a refait l’amour, je me suis calmée, et nous n’en avons pas reparlé.

J’ai passé l’après-midi avec Lara Top, que je n’avais pas vue depuis un an et demi. Elle a brièvement rencontré Jean De qu’elle a trouvé infiniment plus charismatique que Charming. Je lui ai confié : « ce mec est génial. Je ne trouverai jamais mieux que lui. Je veux qu’il m’épouse et qu’il soit le père de mes enfants. Et je ne plaisante pas. »

Après avoir quitté Lara, je suis retournée dormir à l’hôtel dans les bras de Jean De. J’ai pleuré en silence. Il m’a réveillée en catastrophe pour que j’aille prendre mon train. Il a un instant émis l’idée que je change mon billet pour ne repartir que le lendemain matin, mais comme une conne, je lui ai dit que ce n’était pas raisonnable.

Il me manque infiniment. J’ai trop pris l’habitude de m’endormir dans ses bras, de me réveiller contre lui, de discuter et de rire et de sortir avec lui. Je suis trop bien avec lui à présent. Les séparations sont de plus en plus dures à encaisser.En tout cas, une chose est sûre : Avalon sera toujours notre ville de l’amour.

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