Une bouchée d'amour

Petit moral ce matin, car l'entreprise dans laquelle je travaille est lentement en train de couler à cause de la bêtise de son fournisseur principal. La jolie motivation que j'avais eu tant de mal à regagner s'effiloche de nouveau...

Lui, il est juste adorable en ce moment. J'ai même eu droit à mon premier surnom ce matin. "Chaton". Je ne m'y attendais pas. Je me cramponne à mes idées reçues et je continue à croire que cet homme ne donne pas de surnoms, n'accepte pas d'en recevoir et ne me dira jamais "je t'aime".
C'est la première fois qu'on me donne ce petit nom, mais je trouve qu'il convient assez bien à une fille qui voudrait passer ses journées à jouer, manger, dormir, faire des câlins, et qui ne rentre jamais les griffes!

Hier, je lui ai envoyé une lettre où pour une fois, je ne parle quasiment pas de sexe (et quand je dis "envoyer une lettre", je parle d'une vraie lettre dans une enveloppe timbrée, hein, à l'ancienne!). Je ne lui parle que de lui, de moi, de la place qu'il tient dans ma vie. Pas une fois de ne parle d'amour ni n'utilise le verbe "aimer". Et pourtant, s'il lit un peu entre les lignes, il s'apercevra qu'il s'agit d'une véritable déclaration.

Finalement, j'aime bien ce chassé-croisé où rien n'est asséné clairement. Je prends un plaisir fou à lui distiller des messages cachés, à contourner les mots. Je serai presque déçue qu'on se dise clairement "je t'aime". Ca ferait tout retomber dans la banalité. J'ai fini par apprécié ce mystère, par savourer ce délai. Cela prolonge une phase de séduction que j'ai trouvé un peu courte et un passage à l'acte précipité.

Alors en attendant, j'écris, et je savoure.